Nous vous proposons aujourd’hui un dossier sur les tuileries qui se sont succédées sur le territoire de Wahagnies.
Pour ce dossier, nous allons suivre le travail de Bruno Labbe-Dupont (Livre Wahagnies) et l’agrémenter de documents que nous avons rassemblés lors de nos recherches.
Tout d’abord pourquoi des tuileries à Wahagnies ?
Le sous-sol de Wahagnies renferme de l’argile yprésienne (argile d’Orchies) qui est la matière première pour la fabrication de tuiles. De l’époque tertiaire (-66 à – 2,58 Millions d’années), cette argile bleue feuilletée à la base affleure au niveau de Wahagnies facilitant son exploitation.
On fabrique des tuiles à Wahagnies depuis des siècles. Sur les cartes des XVIIème et XVIIIème siècles, on trouve déjà une tuilerie à Quintiche et une autre au lieu-dit Basse-Tuilerie.
La fabrication des tuiles n’avait alors pas l’importance qu’elle a de nos jours, car la plupart des bâtiments ruraux sont couverts en chaume. Seuls les villageois les plus aisés peuvent s’offrir le luxe de la tuile.
Aux services historiques du Ministère de l’Armée, qui se trouvent au Château de Vincennes, est conservé un mémoire de l’ingénieur Claude Masse sur « le pays entre l’Escaut et la Haute-Deulle », daté du 17 Avril 1727, où il est dit que presque toutes les « thuilles » du pays sont fabriquées à Wahagnies et aux environs.
Sur les plans de 1809, on remarque également une tuilerie à l’angle de la rue Jules Guesde et de la rue Marcel Sembat. Il semble qu’elle appartenait à M. Grauwin et fut démolie vers 1850.
Toutes ces tuileries travaillent de façon artisanale. Ce sont les pannes flamandes qui sont façonnées sur la cuisse de l’ouvrier. Cette fabrication est rendue possible par la glaise et le sable qu’on trouve en abondance dans le sous-sol de village.
La tuilerie Norguet-Beauprez
Vers 1820, une nouvelle tuilerie est créée, à peu près à l’angle des rues Pasteur et des Fusillés.
Peu à peu, elle supplante les autres et prit un grand essor au milieu du 19ème siècle lorsque, à Wahagnies comme partout ailleurs, le conseil municipal prit la décision d’interdire le chaume comme couverture des bâtiments à cause des risques d’incendies. Le chaume fut peu à peu abandonné dans la seconde moitié du siècle. Le feu, l’incendie sont des menaces permanentes.
De nombreuses défenses sont faites pour s’en garantir, comme de transporter du feu ou des braises autrement que dans un vase de métal.
Le 10 Octobre 1866. un arrêté de police municipale interdit de couvrir les constructions en chaume, paille ou roseau, ou toute autre matière inflammable.
Monsieur Louis Désiré Norguet en était le propriétaire et son beau-fils Henri Joseph Beauprez lui succéda.
Le 24 Février 1877, par acte notarié, les deux hommes fondèrent une société dont la raison sociale était Beauprez et Cie. L’urbanisation du village lui procurait beaucoup de commandes et elle était très prospère.
Pendant la guerre 1914-1918, l’usine occupée servit de cantonnement dans sa généralité, tant pour les hommes que pour les chevaux et le matériel allemands. Les Allemands y firent de terribles ravages : nombreuses destructions, incendies, arrachage des poutres et planchers pour servir de combustible, actes de vandalisme, des tonnes d’immondices. Les dégâts étaient énormes. Avec les dommages de guerre qui furent plus que substantiels, la reconstruction put se faire de Juillet 1919 à Août 1920. Monsieur Beauprez put même se faire construire un superbe château. Monsieur Norguet fit bâtir la villa connue sous le nom de chalet, Rue Anatole France, pour remplacer sa vieille maison également incendiée.
Mais elle dut alors faire face à la concurrence de la tuilerie Elby-Petit qui vint s’installer au 106 Pas (lieux-dits) en 1921, en employant les dommages de guerre reçus pour la destruction de leur entreprise à Libercourt.
Ces tuileries Elby-Petit avaient ouvert une carrière de sable au bois du Péage en 1912 (au niveau du bois de Phalempin, voir la carte des lieux-dits). On y exploitait avant la guerre 20 wagons de sable par jour, livrés au commerce dans la région, et 100 mètres-cubes environ de terre potière pour les briqueteries de Libercourt.
Tout le travail fut anéanti par la destruction à la dynamite. Les Allemands avaient construit des blockhaus, des abris, et aussi un barrage pour noyer des munitions défectueuses.
La tuilerie Beauprez fut prospère jusqu’à la fin de l’année 1928, lorsque le mardi 18 Décembre 1928, vers 9h00 du matin, éclata un énorme incendie qui la ravagea.
Les pompiers des communes voisines furent alertés. Les habitants faisaient la chaine pour porter des seaux d’eau. Les pompiers furent héroïques, nous dit le journal du mercredi 19 Décembre. Le curé, Louis Six, entra dans le brasier pour secourir un ouvrier en difficulté.
La tuilerie employait 250 personnes qui subirent alors un chômage forcé. La tuilerie ne se releva pas de cette catastrophe qui entraina sa fermeture définitive en 1935, ainsi que la ruine des Beauprez. Il ne restait plus que 80 ouvriers et 8 employés.
Ensuite, les bâtiments épargnés par le feu servirent à abriter les récoltes de M. Reuse et M. Dussart.
Nous vous invitons à consulter notre dossier dédié au « Château », vous pourrez y découvrir son histoire.
La tuilerie Beauprez s’associera à la tuilerie Gruyelle située à Thumeries. Cette dernière se trouvait à côté du rond point à la sortie de Wahagnies dans la continuation de la rue Pasteur qui donne accès sur Thumeries et Ostricourt.
La S.I.A.L.
En 1921, la Société Industrielle et Agricole de Libercourt s’est installée à Wahagnies où elle a fait bâtir une nouvelle tuilerie au 106 Pas. Elle succède à la tuilerie Elby-Petit détruite à Libercourt. Il y avait alors 75 ouvriers. En 1952, il y en avait 135 et 15 employés. On y fabriquait des tuiles, des poteries, des gitages et sous-toiture.
Les produits fabriqués sont livrés dans toute la région. Il y avait alors 36 logements pour les ouvriers. Une extraction de sable fonctionnait alors rue de la Sablonneuse. L’exploitant était Monsieur Duriez de Oignies. Ensuite, les sablières et glaisières s’étendaient derrière l’usine, le bosquet Noël et le canton de la Basse-Tuilerie, puis le Vivier et gagnaient petit à petit, vers la route de Phalempin et la forêt.
La mécanisation étant devenue très importante, l’usine employa à la fin de son activité 50 personnes y compris le personnel administratif. Entre-temps elle intégrera le groupe Huguenot-Fenal (devenu depuis Imerys Toiture et dernièrement Edilians). Elle fermera en 1992.
Un extrait de l’ouvrage Etude géologique des collines tertaires du département de Nord – 1870
j’ai travaille dans cette usine de septembre 1969(s i a l,puis e c b a, a mai 1976,date du depot de bilan;avec une interruption de mai 1973 a janvier 1975 periode de mon service militaire.d’abord cote briques puis cote tuiles,que de souvenirs avec les copains,tous a peu pres du meme age(18 20 ans)les freres van eeckoutt auguste et j marie,francis et j pierre konieckzny, eugene assaini,freddy mroz et j’en oublie.j’arrvais de mon portugal et je ne parlais pas francais mais tous les copains s’arrangeaient pour m aider a comprendre.J’ai un souvenir emu du chef d equipe d’origine italienne ce cher marino qui nous sortait d affaire quant l’ete nous quittions notre poste pour aller nous baigner dans le lac derriere l usine .c etait un travail pénible,fatigant et salissant ainsi quand marino m’a propose de conduire le chariot pour enfourner et defourner les briques,le roi n’etait pas mon cousin.Si un des noms que j ai cite plus haut envoyez moi un petit bonjour ca me fera plaisir.
Bonjour,
Petit-fils de Mr Adhémar Champagne (décédé en 1957 à Bruxelles), un des anciens Administrateurs-Directeurs de l’Usine de Libercourt, la S.I.A.L., suite au décès de ma mère (Coronavirus Covid 19), j’ai retrouvé dans les archives de ma famille, outre des photos-dias couleurs, de nombreux documents sur l’Usine de Libercourt dont tous les plans des terrains et des bâtiments. Cordialement, Axel Champagne,
Gérant Champagne Events (Paris – Bruxelles)
Email: champagne.pop@skynet.be –
Mobiles: 00 33 (0) 641 215 778 (France) – 00 32 (0) 478 48 48 27 (Belgique) – LinkedIn: A. Champagne de Libercourt – Facebook: Axel Champagne (France)